Belle-Isle-en-Terre est un village des Côtes-d’Armor, en Bretagne. Les élus locaux ont sollicité l’aide d’étudiants en architecture pour proposer un projet concernant leur église, qui n’est plus utilisée depuis plusieurs années. La charpente ne tient plus, et des infiltrations d’eau rendent le lieu inaccessible, bien qu’il demeure un monument phare du village. Les élus ne peuvent entreprendre les réparations nécessaires en raison des coûts trop élevés, ce qui a conduit au déplacement des mariages et des messes dans une ville voisine. L’opinion publique est divisée : certains habitants souhaitent démolir l’église en ruine, tandis que d’autres veulent la conserver malgré son état.
Face à cette situation, nous nous sommes interrogés sur la manière de revaloriser cette église sans la détruire entièrement. Dans un premier temps, nous avons effectué un diagnostic complet des problèmes structurels pour déterminer les interventions nécessaires. Ensuite, nous avons répertorié les matériaux qui pourraient être réutilisés dans un futur projet. Sur la base de ces analyses, nous avons décidé de conserver les éléments structurellement sains de l’église, de réparer partiellement le fronton, et de cataloguer les matériaux réutilisables.
Tout au long du projet, notre objectif a été de créer un lieu où les habitants pourraient se rassembler et profiter d’un espace public accessible à tous. L’idée est d’accueillir des artisans locaux tels qu’un potier, un sabotier, et un artiste travaillant le métal, qui pourraient y transmettre leurs savoir-faire, évitant ainsi que ces traditions ne se perdent.
L’église deviendrait ainsi un espace ouvert pour des représentations et des ateliers. Actuellement, l’église est une sorte de rond-point optionnel sans réelle utilité. C’est pourquoi nous avons décidé de désimperméabiliser les sols en créant un parc autour de l’église. Ce parc, ponctué de petites constructions appelées folies, serait entièrement réalisé à partir des matériaux récupérés de l’église. On y trouverait une bibliothèque ouverte, des aires de jeux pour enfants, ainsi que des espaces de repos et de restauration. Le parc utiliserait l’ensemble des matières réemployées de l’église, transformant ainsi un lieu en déclin en un nouvel espace de vie pour la communauté.